jeudi 10 mai 2007

Le MoDém est lancé !

Hé oui ! J'étais ce matin à la maison de la Mutualité pour le Conseil National de l'UDF où le grand ordre du jour attendu était l'adoption (ou non) du Mouvement Démocrate. Point de photos à vous montrer de ce congrès car à peine mettais-je l'œil dans le viseur de mon appareil que je n'y appercevais que brièvement "plus de batterie" avant qu'il ne s'éteigne.
BayrouVu qu'il m'avait fallu jouer le pied de grue puis la sardine dans l'heure précédente pour finalement accéder au Conseil, je n'allais pas prendre le risque de sortir de la salle !! J'ai fini par prendre cette photo à la fin du Conseil après avoir eu le temps de faire un aller-retour par une boutique à côté :D

D'un côté, tant mieux, j'ai du coup peut-être mieux suivi les élocutions que si j'avais dédié une partie de mon cerveau au cadrage photo.
D'un autre dommage car j'étais très bien placé, juste devant les caméras, pile en face de la tribune.

Mais bon, je m'épate ici moi même à raconter tellement de futilité pour un sujet annoncé comme étant plutôt sérieux. Le Mouvement Démocrate a donc été adopté à l'unanimité moins quatre "non" et quatre abstention. Un vrai plébiscite pour ce groupe politique dont l'UDF fera bien sûr partie mais qui accueillera également des personnes de toutes sensibilités, appartenant même à d'autre groupe/partis politiques tel que Les Verts, Le PS, l'UMP.

Azouz Begag et Corinne Lepage, tous deux soutiens de Bayrou durant les présidentielles, étaient présents. Begag au premier rang et Corine Lepage sur la tribune où elle a également pris la parole en tant que co-fondatrice du Mouvement Démocrate. La pauvre avait l'air plutôt mal en point d'ailleurs ce matin. Elle avait encore plus que d'habitude l'air d'être sortie du lit dans les cinqs précédentes minutes avec coiffure en pétard et voix rocailleuse. ;)

Dans l'ensemble effectivement l'ambiance était plutôt "fan club" avec des militants très en forme. Il faut dire aussi que "la bande à Robiens" avait choisi d'éviter de se montrer. François Bayrou qui ne voulait pas polémiquer outre mesure sur ceux qui avaient cédé aux sirènes de l'UMP, s'est contenté d'énoncer les quatres "points de disciplines" que ceux-ci se sont engagés à suivre pour être considérés comme des soutiens à la majorité présidentielle et se voir ainsi donner quelques sièges à l'Assemblée.

Le premier de ces quatre points est: "Je voterai la confiance au Gouvernement qui se présentera à l'Assemblée Nationale"; le second: "Je ne voterai jamais la censure"; les troisième et quatrième parachève l'œuvre : "Je m'engage à voter tous les budgets qui seront présentés à l'Assemblée Nationale et tous les budgets de la Sécurité Sociale qui seront présentées à l'Assemblée Nationale".

Bref, ce n'est pas rien effectivement de parler de "soumission". Mais il est toujours facile depuis sa position de militants de critiquer la décision d'un député sortant qui lui joue sa carrière. Jean-Louis Bourlanges a d'ailleurs eu le courage de venir pour expliquer son point de vue sous des huées pas toujours très bien contenues malgré les rappels à l'ordre de François Bayrou qui ne souhaitait pas voir de débordements outre mesure. Selon Jean-Louis Bourlanges la voie choisie par Bayrou et les élus et militants présents est une "impasse stratégique".

Je discutais il y a peu avec Nau qui pense plus ou moins de même. Il est vrai que les législatives constituent une épreuve de poids car cela va être dur, très dur. Il n'empêche que, aujourd'hui, le CENTRE existe enfin complétement, plus le "centre-droit" comme on étiquetait l'UDF jusqu'alors, ni le "centre-gauche" comme certains, qui n'ont décidément rien compris au discours, voulaient déjà nous étiqueter.

Rendez-vous compte, Liewen accepte de nouveau de me parler !! :D

Tiens d'ailleurs Liewen insistait pour que je dise qu'elle fera son premier tractage pour les Verts dimanche ... Faut que j'appelle voir si on ne tracterait pas nous aussi dimanche tiens (nyark ! nyark ! nyark ! ;)). Après-tout il ne serait pas du tout trop tôt de s'y mettre dès maintenant car ça va être chaud. Décidément l'année politique est très intéressante ;)

Enfin pour ce conseil de l'UDF j'ai pris une journée de congés en espérant travailler l'après-midi. Ce que je n'avais pas anticiper c'est que ce qui devait arriver depuis un moment allait arriver hier soir. Mon disque-dur moribond ne l'est plus. Il est bien bien mort et je me suis vu cet après-midi à réinstaller tout mon système :'(

Vous inquiétez pas Flight Simulator et Guildwars sont déjà réinstallés ! :D

Enfin bon, mes spécifications à livrer demain m'empêchent de jouer tranquille et j'ai d'ailleurs passer trop de temps ici. Donc, à bon entendeur,...

Bonne nuit ! ;)

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16 Comments:

At vendredi 11 mai 2007 à 06:15:00 UTC+2, Blogger patrice Lonne said...

ouh la la, ca se politise sevère ici garçon !!

bon ne rentrons pas dans des commentaires politiques maintenant ... je fais partie des 18% du premier tour et des 47 du deuxième bref .. des perdants.

le problème de Bayrou c'est justement qu'il n'existe plus !! entre les deux tours, il n'a plus exister et cela risque de se ressentir aux legislatives : on annonce plus que 8 à 10 sièges au lieu de la trentaine actuellement bref ca risque de pas faire lourd et de ne plus du tout compter !!!

espérons juste que l'UMP ne retrouve pas majoritaire sinon c'est reparti pour 5 ans de vache très maigre !! L'idée était bonne mais elle a l'air de s'étioler bref un beau gachis !!

courage militant pour la campagne législative ... ca risque d'etre beaucoup plus musclé que le cirque de la presidentielle car ... maintenant qu'on a trouvé le chef de famille, il va falloir filé les clés à quelqu'un et ca c'est ... le pouvoir supreme !!!!

 
At vendredi 11 mai 2007 à 08:02:00 UTC+2, Blogger Chevalier Bayard said...

Salut Pat,

Que l'UMP va être majoritaire ça je pense que c'est sûr.

Quant au fait que Bayrou n'existe plus, je pense qu'au contraire le centre est le seul groupe à apporter de la nouveauté alors que l'UMP doit estimer qu'il n'en a pas besoin et qu'à peine une demi-heure après les résultats du second tour le PS prouvait qu'il n'avait pas changé non plus avec l'éclatement des discordes internes.

Sinon oui c'est vrai que ça se politise beaucoup ici. Il faut que je continue ma série photo tiens ;)

Enfin, pendant que je te tiens, comment on fait pour s'enregistrer sur ton blog car maintenant on ne peut plus laisser de commentaires si on est simple visiteur :(

@+

 
At mardi 15 mai 2007 à 19:08:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

Tiens hop, je vais reprendre un peu de service sur le café du commerce.

Les choses vont être difficiles pour le MoDem, il faut tenter le maximum pour obtenir des députés pour les législatives. Les choses se compliquent avec l'ouverture au centre de Sarkozy qui met en place un gouvernement très modéré, comme c'était prévisible. En plus, la découverte qu'il n'est pas le fou dangereux décrit par ses adversaires (tous les hommes politiques de droite depuis de Gaulle ont eu droit à ce qualificatif, il n'y a pas eu de grande nouveauté dans cette campagne), mais qu'il va aller vers le maximum de dialogue social - il n'a pas de choix sur ce point vu la situation de sclérose laissée par Chirac. De plus, le parcours politique personnel de Sarkozy ne l'éloigne pas tant du centre, il a été quand même bras droit de Balladur avant de jouer sa propre carrière.

Un autre facteur qui va jouer contre Bayrou est la bétise de l'électeur moyen, qui vote pour le gagnant, je suis certain qu'il y a déjà plein d'électeurs de Royal dont la mémoire flanche après une semaine et qui croient avoir voté Sarkozy. Ils "revoteront" Sarkozy aux législatives.

Par contre, le spectacle de guignol quasi incroyable donné depuis quelques jours par le PS risque de se transformer, si ça continue comme ça, par une débâcle électorale qui pourrait donner un peu de place au MoDem dans les circonscriptions plus à gauche.

Maintenant, il y aura aussi des facteurs locaux, le MoDem me semble manquer de grandes personnalités qui prennent une circonscription sans problème, au contraire, beaucoup de barons locaux sont partis vers l'UDF voire l'UMP. Ce sera délicat d'implanter de nouveaux candidats d'envergure avant juin.

Parce que je suis parti, je voudrais aussi dire que les UDF qui ne rejoignent pas Bayrou ont été excessivement sifflés ces derniers jours. Même si je ne me fais aucune illusion sur leurs motivations réelles, il ne faut pas exclure totalement la part de convictions dans leur attitude de refus à Bayrou. Certains avaient 30 ans de carrière politique dans un parti de centre droit, et ils se sont fait siffler par des militants se considérant comme la véritable identité du centre, mais qui dans leur grande majorité s'étaient mobilisés en politique depuis moins de 3 mois. Bayrou a peut-être créé des blessures qui ne sont pas près de se refermer au sein de sa propre famille politique.

C'est d'ailleurs, pour finir, ce qui me semble être la véritable faiblesse à long terme du MoDem : les militants. A la différence des partis de gauche, les partis de la droite et du centre n'ont pas un grande culture du militantisme. Les partis sont des machines de guerre électorale que l'ont met en branle l'année des élections et qu'on remet en veille une fois les élections passées. Le pari de Bayrou va être de mobiliser autour de sa seule personne pendant 5 ans, avec un groupe limité de députés, quelques députés européens - son grand point fort - mais ça va être dur. Il va falloir créer une " culture du militant MoDem", sinon les 60.000 préinscriptions dur Internet ne seront plus que trois pelés et quatre tondus démotivés d'ici quelques semaines.

M'enfin, je suis défaitiste. Bayrou est un animal politique qui saura rebondir personnellement, et peut être saura t'il faire vivre son parti également.

Et c'est peut-être l'occasion pour de nouvelles personnalités d'émerger et de construire des carrières politiques dans l'espace créé. Chevalier Bayard président !

 
At mardi 15 mai 2007 à 23:21:00 UTC+2, Blogger Chevalier Bayard said...

Bayrou n'est pas du tout seul. Ok il mène la barque pour l'instant mais le rôle par exemple de Marielle de Sarnez dans le succès de la campagne présidentielle est indéniable et salué par tous.

Elle a fait également un très bon discours jeudi dernier.

Sinon je suis complètement en désaccord sur ton image de Sarko mais ça tu le sais déjà.

 
At mercredi 16 mai 2007 à 01:21:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

Oui, succès tout de même relatif ce la campagne Bayrou, même si parti d'un faible score aux précédentes élections qu'il triple grosso modo, il a quand mêmen été éliminé du second tour.

Je pense que son parti va exister, mais le timing pour les législatives est super raide. Va falloir tenir le coup et démarrer ensuite pour de vrai. Mais avec la probable disparition de l'UDF, il restera une grande place vacante que seule le MoDem peut occuper. Cela s'organisera probablement dans les 5 années à venir.

Quoi que tu dises, ce nouveau parti est ultra personnalisé par Bayrou.

Quant au personage Sarkozy, il est étrange, un aventurier politique comme la France n'en a jamais connu. Inquiétant par certains côtés, affichant un goût de parvenu, une inculture assumée, un carnet d'adresses de tous les peoples les plus ringards et de tout ce que la France compte de dirigeants d'entreprises. Il ne le dissimule pas et c'est en cela qu'il détonne.

Il n'entre dans aucune des catégories pré-établies. Issu de l'immigration, parvenu, hyperactif, affichant ouvertement son carriérisme, mais toujours engagé en politique dans le camp démocratique, en toutes circonstances.

Apparemment d'une intelligence redoutable, il a su s'entourer d'une équipe de campagne très brillante. Il a aussi l'exploit de se faire élir après avoir été ministre de l'intérieur, position qui grille tous ses titulaires - entout cas jusque là. Je suis convaincu que Chirac et Villepin le pensaient politiquement mort en le nommant à ce poste. Encore raté !

Le personnage est curieux, déroutant, il aura des moments difficiles mais après tout, pourquoi ne pas lui accorder le bénéfice du doute ? quant à sa vision communautariste de la société, je ne comprends pas où on a été pêcher cela.

Je ne suis pas trop inquiet quant à son attachement aux valeurs démocratiques, il y a quelques années il s'était choisi Georges Mandel comme modèle politique et avait même (soi disant) écrit une biographie de celui-ci. Même s'il s'est sans doute fait souffler ce choix et n'a jamais écrit une ligne du livre en question, on peut lui accorder qu'il y a plus inquiétant comme identification.

Je ne me fais pas d'illusions sur le personnage, je verrai bien ce qui se passe. Mais quoi qu'il arrive, je refuse de participer à un procès en sorcellerie.

Et rétrospectivement, quand on voit l'ambiance bon enfant qui règne au PS ces jours ci, je crois qu'on l'a échappé belle.

 
At mercredi 16 mai 2007 à 07:57:00 UTC+2, Blogger Chevalier Bayard said...

Heu... toute la campagne de Sarko s'est faite sur une vision communautariste, au sens large, très large et démago du terme. Et, vu que tu n'es visiblement pas d'accord avec ça, c'est bien lui qui qui nous a bassiné avec la "ségrégation positive", non ?? C'est quoi sinon du communautarisme cette politique ?

Puis sinon va voir cet article par exemple.

Je suis un peu pressé là ;)

 
At mercredi 16 mai 2007 à 09:55:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

Ce commentaire a été supprimé par l'auteur.

 
At mercredi 16 mai 2007 à 09:56:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

Texte intéressant, qui passe d'un sujet à l'autre mais pose en principe que Sarkozy est "incantatoire" quand il parle de République, alors que sa nature profonde est " communautariste démagogue".

La charte sur les langues régionales, je suis pour.

Sarkozy a été ministre de l'intérieur, et donc ministre des cultes. Par conséquent, il est normal qu'il ait rencontré les représentants des divers cultes, c'est l'inverse qui aurait été une anomalie. Quant à sa modération sur certaines sectes, cela a déchaîné les passions à tel point qu'on l'a accusé d'être scientologue.

Finalement, j'ai l'impression que chacun projette ses fantasmes sur Sarko, c'est pour cela que j'ai parlé de procès en sorcellerie.

Dans ce texte, le passage sur le " vote juif" est particulièrement intéressant. Mais il en dit beaucoup plus sur les préjugés de celui qui a écrit le texte (avec quelques fautes d'orthographe) que sur Sarko.

Sarko, la candidat de l'étranger ;)

 
At vendredi 18 mai 2007 à 12:04:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

Bon hop, je vais remettre une couche de bistrot du commerce ici, et puis c'est plus drôle d'être l'avocat du diable, je m'aperçois que j'adore ça :p

Monsieur Nicolas, Sarkozy, Président de la République (on ne peut plus dire Sarko, c'est inconvenant :D) a lancé vers la fin de sa capagne un blabla véhément contre mai 68. Mai 68 serait responsable du cynisme économique et de l'ultra-individualisme de la société. Il faudrait donc revenir sur l'esprit de 68 pour un retour de la valorisation du travail et de l'effort.

Personnellement j'ai été très surpris de cette sortie et du vague succès qu'elle a eu, en présence d'Alain Finkielkraut et d'André Glucksman applaudissant de leurs deux mains. C'est une réelle nouveauté que de voir que mai 68 n'est plus un évènement mythique et intouchable. C'est du passé dont on peut parler librement, y compris pour l'attaquer dûrement. Il y a peut être une page qui se tourne, la même année que le départ de Serge July de Libération qui s'est fait dans une indifférence quasi générale.

Et luxe suprème, Sarkozy se fait élire triomphalement par les plus de 60 ans, si je me souviens bien de la pyramide des âges du vote. C'est à dire par ceux qui avaient 20-30 ans en mai 68.

Mébon, même en essayant de prendre au sérieux ce discours (vous êtes fatiguants aussi à prendre toutes les déclarations de notre Président bien aimé au sérieux), il se fonde un peu sur du flou, car parler de "mai 68", c'est un peu parler de tout et de n'importe quoi.

Il y a eu plusieurs évènement et évolutions de société que l'on regroupe aujour d'hui dans le fourre-tout de "mai 68".

C'est d'ailleurs ce que disaient également les personnes débattant sur la 3 l'autre jour dans ta fameuse émission - à part celui qui ne parlait que des indiens d'Amazonie et qui seul, peut-être, était encore dans un certain esprit de mai 68.

Il y a eu un mai 68 étudiant, un mai 68 syndical, et de très importantes évolutions de société à la fin des années 60 et pendant toutes les années 70 que l'on regroupe aujourd'hui également sous le label "mai 68".

Ce mai 68 a été certainement un moment important. La fin des années 1940 et les années 1950 avaient été marquées par un état d'esprit extrèmement conservateur, avec un repli sur les valeurs de religion, de notabilité, de respectabilité ultra réac.

La fin des années 60 a été le moment ou tout cela s'est fracturé avec une évolution des moeurs, la place de la femme, une plus grande liberté de parole etc... Il faut dire aussi que la France avait pris un retard surréaliste sur plein de choses, et que le style "année 50" n'était plus vivable. Personne ne veut revenir là dessus aujourd'hui (ou alors une petite minorité qui doit se trouver dans les rangs du FN et peut-être chez certains socialistes, mais ça doit se compter sur les doigts d'une main), et Sarkozy moins que personne, avec sa famille recomposée, son style décontracté etc... A la limite Bayrou, sa messe tous les dimanches et ses 6 enfants serait plus crédible dans une attaque de cet aspect de mai 68.

Le mai 68 étudiant a été plus une gigantesque foire libératrice qu'autre chose, le mai syndical 68 a été d'abord à la traîne avec des hommes politiques à gauche qui voyaient la révolution sur laquelle ils déblatéraient depuis des décennies se dérouler sans eux (les pauvres) puis a abouti a un certain nombre de progrès sociaux suite à des accords entre le gouvernement et les syndicats.

Il y a eu ensuite un baroud d'honneur électoral des gaullistes, le référendum suicide de de Gaulle puis l'arrivée du rondouillard Pompidou, peu suspect d'idéologie révolutionnaire. Pourtant toutes les années 70 ont été marquées par d'importantes réformes sociales et sociétales sur lesquelles personne ne veut revenir.

Cela dit (tu as vu comme je te fais l'histoire des 30 dernières années en 20 lignes, je suis trop fort).

Mais dans le baratin sarkoziste, il y a peut-être quand même deux trois choses qui ont un fondement.

Il y a eu réellement une dévalorisation de l'idée du travail. Après les années 50 au cours desquelles il n'avait été question que de bosser, bosser, bosser et encore bosser, toujours bosser - les années de la reconstruction de la France, mai 68 a débouché sur l'idée que le travail était une aliénation. Du coup, s'enrichir en travaillant, ce qui jusque là était loué et célébré est devenu suspect. Cela a peut être contribué en contrepartie à faire des revenus financiers un des seuls modes bienséants pour devenir riche.

On pourrait peut-être aussi se poser des questions sur les conséquences de mai 68 sur l'Université française qui est qu'on le veuille ou non à la traîne au niveau mondial, ainsi que sur une culture syndicale uniquement fondée sur l'affrontement et la grève, mais il y a une multitudes d'autres raisons, comme l'éternelle question des syndicats représentatifs.

Cette question de la représentativité des syndicats a également été évoquée au cours de la campagne et je la trouve personnellement beaucoup plus intéressante que les déblatérations des uns et des autres sur mai 68.

Cette question jusque là taboue était connue de tous mais n'était évoquée que par le patronat, parfois pour se moquer gratuitement et discréditer ses partenaires sociaux, mais aussi pour regretter l'absence d'interlocuteurs valables pour pouvoir prendre des accords qui aient un réelle légitimité.

Je n'avais pas pensé que l'émergence de nouveaux syndicats plus modérés ou plus radicaux comme sud ferait sortir la question au grand jour, et que les partenaires sociaux étaient prêts à en discuter avec liberté et décontraction (et même en ce qui concerne sud, avec avidité). Pourtant c'était logique, il n'y a que le PS qui semble totalement à la ramasse sur ces questions pour l'instant, mais pour combien de temps ? car qu'on pense du bien ou du mal de son discours compassionnel de dame patronesse, Ségolène Royal a fait exploser la langue de bois au PS et a bien enclenché une modernisation de ce parti devenu caricatural d'archaïsme.

Il y a donc une page qui est en train de se tourner dans pas mal de domaines, alors que je pensais que tout cela était immuable. En réalité, j'ai été très surpris par cette campagne électorale.

On a changé d'époque, et c'était inévitable avec deux candidats qui n'avaient pas connu la seconde guerre mondiale, ni l'ère de Gaulle, et étaient très jeunes en mai 68.

C'est d'ailleurs ce que j'ai retenu au sujet de mai 68 dans l'émission de l'autre soir. C'est devenu un sujet de débat calme, presque historique, il n'y a plus de discours enflammés pour en célébrer la flamme. Les participants les plus engagés ne semblaiant même plus trop croire à leurs discours.

Comme il y avait en 1830 plus de quarante années qui s'étaient passés depuis 1789, il y a a peu près la même durée de temps qui s'est écoulé depuis 1968. C'est un évènement qui va entrer dans une certaine mythologie de la culture de gauche, qui a plein de conséquences aujourd'hui, mais qui appartient bien au passé.

Bon, hop, après ces grandes paroles, qu'est ce qu'il y a comme bière pression dans ce bistrot ?

 
At vendredi 18 mai 2007 à 12:18:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

hips...

 
At vendredi 18 mai 2007 à 12:21:00 UTC+2, Blogger Chevalier Bayard said...

Wow effectivement c'est un vrai discours politique que tu nous as fait ici parce que, arrivé au bout de ma lecture, agréable ceci-dit, la seule question qui me vient à l'esprit est: "mais où voulait-il en venir au juste ?".

La question de la représentativité des syndicats ? ce n'est pas vraiment une question nouvelle je trouve, et d'ailleurs elle s'étend à la représentativité des politiques ce qui amène à crucifier l'ENA, coupable pour certains de créer des machines politiques plus aptes à débattre de tout et n'importe quoi que de savoir vraiment de quoi ils parlent alors que de l'autre côté du Rhin la plupart des politiques sont issus du milieu syndical qui, si l'on en croit ce qu'on entend, est vraiment légitime là-bas... ce qui se vérifiait jusqu'à présent dans des stratégies de politique économique véritablement globale en Allemagne alors qu'elles ne pouvaient être qu'hyper spécialisées et cloisonées en France.

Sinon c'est vrai qu'il était drôle l'ami des indiens. Je crois que tout le monde y compris lui se demandait où il voulait en venir lui aussi :D

Question bière, cette semaine c'est "bières allemandes" donc ;)

 
At vendredi 18 mai 2007 à 12:53:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

hips et Vive Hervé Morin ! oups houlà :p hic... c'est là que je voulais en venir :p

Je voulais juste dire que j'avais été surpris par la franchise avec laquelle certaines questions avaient été abordées dans cette campagne.

Même si c'est un peu déstructuré, je croyais avoir parlé de divers points dont il était question dans le discours sur mai 68 de Sarkozy.

Evidemment, je n'arrive nulle part, pas plus que le petit débat de la 3 l'autre soir, et pas plus que Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République. Enfin si, lui il est arrivé à l'Elysée. (Et puis quand même, je crois aborder plus de questions relatives à mai 68 que le débat de la 3 qui lui, tournait un schtouilla en rond pour ne rien dire).

J'ai parlé des syndicats parce que mai 68 est censé être un grand moment syndical, et par associations d'idées j'en suis arrivé à parler de la représentativité.

Mais je suis moins hors sujet que tu le crois, car déjà en 1968 la représentativité des syndicats posait problème : à tel point que deux ans auparavant une loi avait réglé la question, en 1966 sont déclarés représentatifs d'office la CGT, FO, la CFDT, la CFTC et la CGC. Et que ceux qui ont une question à poser sur le pourquoi, ils sont priés de se taire.

C'est toute une situation héritée d'une époque dont on parle aujourd'hui.

Je ne sais pas si le sytème syndical des pays du nord est transposable en France. Déjà pour la bonne raison que cela ferait sans doute tomber à court terme les syndicats actuels que j'imagine mal se laisser faire sans moufter.

Evidemment qu'ils sont beaucoup plus représentatifs les syndicats allemands, tu adhères à un syndicat en signant ton contrat de travail, il faut faire une demande spéciale pour être non-syndiqué. D'où un taux de syndicalisation de plus de 80 % et des représentants syndicaux qui peuvent faire trembler le patronat, mais qui ont aussi une grande responsabilité vis à vis de leurs adhérents.

Bon, maintenant, un whisky !

 
At vendredi 18 mai 2007 à 13:08:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

Et si j'ai évoqué Andre Glucksman et Serge July, c'est parce qu'ils étaient des figures de mai 68, ralala si en plus il faut que je commente mes commentaires, où va t'on.

Il y avait une logique, une logique éthylique peut-être, mais une logique quand même dans mon baratin.

Hips !

Une mirabelle et vive André Santini (bon lui c'est vrai, ce n'était pas une figure de mai 68).

Santé !

 
At vendredi 18 mai 2007 à 13:28:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

d'ailleurs quand j'y pense, avec mon 5 ème cognac, je veux aussi lever mon verre à Bernard Kouchner (qui a bien fait mai 68, lui )

hips.

 
At vendredi 18 mai 2007 à 13:33:00 UTC+2, Blogger Fanch said...

wééééééééé ! pweeeeeeet !

Et ze vé partir dans le maquou avec Bayri, euhhhhhhh non, dans le bayou avec marquis, bwarf, dans le maquis avec Bayrou !

Oui môsieur ! On ne rigole pas avec certaines valeurs, hips, fleureublereubleuh.

Champagne ! Plop !

 
At vendredi 18 mai 2007 à 13:55:00 UTC+2, Blogger Chevalier Bayard said...

J'avais compris pour July en tous cas ;)

Bon ... je voulais dire qu'ici on n'avait pas de Whiky mais que du Whiskey mais je vois que tu es déjà passé derrière le bar te servir comme un grand :D

 

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