mercredi 20 juin 2007

La nuit de l'oracle

En ce moment mon emploi du temps est essentiellement occupé par de la rédaction. Rédaction de spécifications, rédaction de propositions et rédaction d'un nombre incalculables de mails.

Résultat, comme vous avez dû vous en rendre compte, j'en arrive à ne pas avoir très envie d'écrire d'avantage durant mon temps libre, que cela soit ici ou dans le Lost Forum où je ne me rappelle pas avoir délaissé pendant si longtemps le Movie Theater alors que j'ai vu récemment pas mal de films dont j'ai envie de parler, en particulier Alatriste et Hot Fuzz.

Pire, cela s'étend même à la lecture comme en témoigne le très long délai qu'il m'a fallu pour lire un livre que j'ai pourtant adoré: Oracle Night, ou La Nuit De L'oracle en français.
Cela faisait quelques temps que je n'avais pas retrouvé Paul Auster, un de mes auteurs favoris, un des rares à ne m'avoir encore jamais déçu jusqu'ici.

Je suis de ceux qui pardonne difficilement à un auteur de les avoir déçu et si je dévore tout ce que je trouve d'un auteur, une déception pourra arrêter net ma boulimie. Fort heureusement, ce n'est pas aujourd'hui que je tournerai le dos à Paul Auster. Comme je le disais plutôt, j'ai adoré !

La critique du Herald sur la couverture de mon édition dit: "If you have never read Auster before ... this is the place to start".
Je dois dire que je ne trouve pas cette critique vide de sens. En effet ce bouquin offre un assez bon aperçu de l'univers de Paul Auster. Un univers urbain contemporain si proche du notre et pourtant aussi si différent car c'est un univers aux frontières "floues", un univers qui n'est pas aussi fantastique/féérique que l'univers d'un Neil Gaiman et pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraitre et alors que je n'y aurai pas pensé il y a 10 minutes, maintenant que j'écris ces lignes, je pense que, finalement, ces univers ne sont effectivement pas si éloignés et que je ne dis pas que des bêtises :D

La vraie différence entre les deux auteurs ne se situe pas dans l'imaginaire mais plutôt dans le talent littéraire. Je n'ai pas du tout dit que Neil Gaiman écrivait avec ses pieds, hein ?! Bien au contraire je suis aussi fan de cet auteur. Non la différence c'est que Paul Auster est un écrivain tout simplement extraordinaire. Un auteur dont la maitrise de l'écriture lui permet de jouer avec le fonds et la forme.

Paul Auster n'est pas simplement un auteur qui raconte une histoire, c'est un architecte qui construit un livre. Chaque élément à son importance et Paul Auster attend aussi du lecteur un effort pour rentrer dans son œuvre. Par exemple, la lecture de Oracle Night est assez fastidieuse quand sur le fond on suit trois récits imbriqués ("Oracle Night" est le titre d'une nouvelle qui inspire un auteur, personnage principal d'une nouvelle écrite par un écrivain, lui même personnage principal du livre), mais aussi sur la forme avec une utilisation massive d'annotation et notes de bas de page qui s'étirent elles-même sur plusieurs bas de pages et rendent immédiatement visible l'aspect "multi-dimensionel" du livre ainsi que les interactions entre ces dimensions.

En effet l'écriture est utilisée par les écrivains/personnages dans Oracle Night pour conjurer les évènements redoutés. L'auteur met sur papier ce qu'il redoute afin de l'exorciser de la réalité, faire arriver le pire dans l'écrit pour, dans une sorte d'équilibre universel, forcer le meilleur dans le réel.

Bon, j'ai l'impression d'être aussi flou que pompeux dans cette mini-critique du bouquin. L'essentiel est: LISEZ-LE !!! ;)

Demain j'attaque Le Cimetière des Bateaux Sans Noms, d'un autre de mes auteurs préférés: Arturo Perez-Reverte. Nous en reparlerons certainement. Sur ce je rends les micros et vais jeter un œil à la série Mystère qui démarre ce soir sur TF1. Je suis assez perplexe mais, l'ami Blancan y joue alors bon, pour moi c'est une bonne raison d'aller y jeter un œil ;)

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