dimanche 20 janvier 2008

Avoir du Poe, ou pas...

Bonjour tout le monde ! Hé oui je repartais fort puis plop! une nouvelle semaine d'absence en mes contrées blogaires (merci de me signaler si un journaliste TF1 reprend ce terme un jour ;)). Il faut dire qu'encore une fois, la semaine a été plutôt très chargée.

Je viens par ici car j'ai fini cette semaine de relire, dans sa version originale cett fois, The Narrative of Arthur Gordon Pym of Nantucket du génial Edgar Allan Poe.
Je vous en parlais il y a quelques jours, j'avais un souvenir plus que très enthousiaste de ce livre que j'avais lu dans mon adolescence, sans toutefois me rappeler très bien de l'histoire aujourd'hui.

Alors que je le relisais, la mémoire me revenait de manière progressive mais sans jamais me gâcher de surprise à venir. Je me rappelais avoir lu les passages au fur et à mesure mais n'était guère capable d'anticiper ce qui était une bonne chose.

Ma grande surprise est venue de la fin qui, dans mon souvenir, était très "Lovecraftienneé". Alors que finalement, aujourd'hui je révise ce jugement.
Si je comprends très bien pourquoi j'avais fait ce rapprochement à l'époque, cela reste quand même assez différent et, au risque de me mettre certains lecteurs à dos, si Lovecraft a eu un talent incroyable, ce n'est quand même pas Poe.

Attention, j'aime beaucoup Lovecraft mais lui reproche une trame prédéfinie que l'on retrouve trop souvent de nouvelle en nouvelle. Mises à part quelques exceptions, un lecteur assidu de Lovecraft peut très facilement anticiper la fin de la nouvelle dès son milieu. C'est pour cette raison par exemple que je n'arrête pas de recommander chaudement la lecture des nouvelles de Robert Bloch qui, je trouve, a su faire exploser les frontières trop rigides du monde de Lovecraft pour l'enrichir considérablement et y apporter des éléments de surprises qui, finalement, manquaient assez vite.

Les nouvelles de Poe ne définissent aucun mythe particulier, n'ont pas du tout créé Cthulhu et ses sbires, mais néanmoins elles offrent une richesse difficile à égaler. Et pourtant il y a une atmosphère assez proche, sans doute expliquée par le fait que Lovecraft a lui même revendiqué l'influence qu'avait eu sur lui les écrits du premier. Je pense que tous deux partageaient un soucis du détail hors du commun (Bloch l'illustre très bien pour Lovecraft dans la correspondance qu'il a entretenu avec lui où Lovecraft allait jusqu'à lui indiquer les heures de bus d'une compagnie locale afin que son récit son plus proche de la réalité). Je pense que c'est ce soucis du détail qui a poussé Lovecraft a créé le mythe de Cthulhu est des Grands Anciens. Il lui fallait à mon avis une trame réaliste et précise pour ses histoires fantastiques.

Poe, lui a beaucoup plus de facilité a s'écarter du monde réel pour ses nouvelles. Certaines, dont ma préférée (Le Masque De La Mort Rouge), flirtent avec une ambiance de conte que doit, j'en suis sûr apprécier quelqu'un comme Tim Burton. Mais je m'arrête ici car mon idée de départ n'était pas du tout de faire ici un plaidoyer sur l'importance de Poe sur les imaginaires de générations qui lui ont succédé mais seulement de vous inviter, si vous ne les avez pas encore lues, les aventures d'Arthur Gordon Pym de Nantuket. Le seul roman de Poe et son œuvre la plus "Lovecraftienne" à mon goût pour son ancrage dans la réalité illustré par son style et le souci de l'illustration par différentes sources, réelles ou imaginaires (il n'y manque plus que le Necronomicon ou le Livre du Vers ;)).

Pour l'avoir relu, la fin n'est donc pas du tout aussi proche de Lovecraft que je m'en souvenais à tord. Il n'empêche que je reste convaincu que ce livre a eu une influence considérable sur les artistes qui l'ont lu et ai l'impression d'en sentir l'influence chez nombre d'entres eux. N'y a t-il personne qui a fait des travaux sur ce sujet ? ça m'intéresserait de les lire. En attendant, lisez ce livre. Vous ne le regretterez pas. C'est un chef d'œuvre incontournable (même s'il n'y a pas d'orques :D)

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